La finalité peut sembler être des plus simples : s’unir mondialement et rapidement pour sauver la vie sur Terre ! Sauf que la solution triviale consistant à tuer tous les humains n’est pas très sexy, alors quoi ? Se préparer collectivement le mieux possible aux chocs qui vont arriver ? Agir, lutter, soutenir, s’unir ? Oui, tout cela, on ne va pas redire ce que chacun sait et qui est écrit partout, au GIEC pour commencer, de 40 façons dans le bouquin des soulèvements, et ailleurs, bref.

Cependant, comme il est dit plus haut, la situation est extrêmement complexe. Aussi est-il logique et nécessaire de poser des sous-objectifs plus simples et atteignables. D’ailleurs si la finalité de celles et ceux qui se revendiquent des soulèvements de la Terre est sans doute à peu près la même, en revanche les objectifs de chacun.e (et donc les moyens) sont parfois quant à eux bien différents, et nous voyons bien que ce sont justement ces différences dans l’union qui font la force, et la farce.

Mais parfois les objectifs et les moyens se confondent : si on veut que son enfant parle (objectif), il faut parler (moyen). Et nous croyons qu’il en va de même pour les soulèvements des étoiles, les deux outils-objectifs seraient ainsi : fantaisie et logique. Je n’ai pas trouvé mieux comme mots, développons vite fait. Dans fantaisie nous voulons dire poésie, art, clown, joie, créativité, espoir, sensibilité et tout ça ; logique c’est pensée critique, rationnel, rigoureux, logique mathématique, une certaine science émerveillée et curieuse, le bon sens disons. Nous croyons que le subtil mélange des deux peut être le socle d’une intelligence saine ; l’oiseau nage, le poisson vole, mais que fait l’humain ?

Les soulèvements des étoiles souhaitent, comme beaucoup d’autres, contribuer à convaincre l’humanité, à commencer par notre prochain, de la nécessité urgente de réduire drastiquement la consommation d’énergie mondiale et que ceci passe par le choix d’un mode de vie tourné vers une vraie sobriété, pauvreté, digne, choisie, intelligente, joyeuse, locale, partagée et solidaire, d’amour, de bienveillance, parmi le vivant, centré sur l’essentiel donc en dehors du superflu. D’autant qu’unir les pauvres du monde contre la course aveugle au capitalisme industriel destructeur présente le premier avantage que nous pouvons être très nombreux et le second que les intellectuels, scientifiques, philosophes, artistes, pourraient en grande majorité se ranger à nos côtés et je passe sur la possibilité des moyens financiers non négligeables… Les soulèvements des étoiles proposent d’utiliser la fantaisie et la logique pour montrer de façon décalée, clownesque, que le bon sens est primordial, nécessaire, que les maths ne sont pas un gros monstre qui t’en veut, qu’il est important de comprendre la façon dont fonctionne notre cerveau, de déjouer les biais cognitifs, de réfléchir correctement, tout simplement, mais en n’oubliant jamais de flâner, d’écouter, de donner, de chanter, de jouer, sortir des cadres, curiosité, oui, fantaisie ; et puis, la tristesse rendant autant vulnérable que la joie rend solide, le choix est vite fait !

Les soulèvements des étoiles ne se présentent pas comme un collectif de plus mais plutôt comme un moyen, un outil, une façon de voir les choses, que chacun, quelque soit sa lutte, puisse s’approprier. Et si, métaphoriquement, les soulèvements des étoiles n’étaient qu’un petit levier et/ou un point d’appui permettant, pour paraphraser Archimède, de soulever la terre ?